Lieu d’imagination, de création, de bêtises et d’aventures, la cabane nous renvoie directement à notre enfance. Elle symbolise un espace de jeu où tous les rêves sont permis. Notre projet met en scène de manière poétique l’imaginaire de la cabane, à travers un volume épuré. Sa présence flotte dans le paysage comme un bâtiment fantôme et appelle aux rêveries de chacun. La cabane que nous proposons agit comme un révélateur, un catalyseur du paysage environnant. Une enveloppe fine et légère, conçue comme un claustra, filtre le paysage tout en dessinant l’archétype de la maison : quatre murs et un toit en pente, le fondement de toute architecture humaine. A l’intérieur, sa fine résille donne lieu, sous la lumière du soleil, à un riche jeu d’ombres qui définit un lieu poétique et symbolique. Situé entre le dehors et le dedans, l’installation rappelle que la cabane existe aussi comme espace de transition entre l’homme et son environnement. Une relation ambigüe qui témoigne autant du désir de retrouver la nature que de s’en protéger. Le visiteur redécouvre le somptueux décor de montagnes bordant le lac, de manière saccadée, altérée et différente. D’un point de vue constructif, l’idée est de traduire le caractère éphèmère et modeste d’une cabane. L’accumulation de trois couches de planches de bois de petite section, disposées différemment (à l’horizontale, à la verticale et à 125°) et reliées entre elles, crée une maille structurelle, tout en gardant une façade amplement perforée. Comme un tressage, cette résille permet de s’affranchir d’une ossature de type poteau-mur / poutre, rendant la lecture de la structure invisible. Le volume ainsi obtenu gagne en élégance et rappelle qu’une cabane peut être faite de brindilles.